Artiste française, Sonia Qa vit et travaille dans son atelier à Paris depuis 2020. Elle s’engage dans une pratique artistique de sculptrice céramiste après une carrière de psycholosociologue. De ces années d’analyse du monde contemporain, elle a choisi de faire de cette réalité la matière de son œuvre. Elle y évoque le cynisme des discours de l’idéologie de la performance sous toutes ses formes.  Pour figurer son regard, elle a choisi de mettre en scène des personnages d’argile qu’elle nomme Golems, en référence à la légende praguoise qu’elle affectionne particulièrement.

Dans un vocabulaire formel qui évoque parfois le croquis, ces figures schématiques prennent une épaisseur sculpturale. Et c’est là que le jeu commence : des êtres en principe sans qualité, standardisés, acquièrent une valeur esthétique par le travail de la céramique. Leur aspect brut, leur absence d’expression les rend soudain humains, tandis que leurs failles intérieures semblent venir briller dans la craquelure des émaux. Ils ne servent pas seulement à l’artiste à porter une critique ironique à l’encontre d’un monde faussement lisse, ils suscitent une sorte d’empathie. Et comme s’ils étaient appelés à former une armée de terre cuite comme celle de l’empereur Qin, les petits Golems de Sonia Qa pourraient aussi nous protéger, en nous rendant plus humains.